Sextoys et compagnie
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Le restaurant de l’hôtel offrait ce soir-là un incroyable panorama sur la montagne. Les derniers rayons solaires finissaient d’éclairer les hauteurs pour quelques petits instants encore. Les neiges éternelles qui chapeautaient les cimes passèrent rapidement du rouge au noir, puis la nuit vint.
Je venais de finir mon plat. J’attendais avec impatience le dessert. Lorsque le garçon me desservit, je remarquais d’un œil fugace qu’un homme me regardait dans le reflet des bais vitrées. Je n’avais pas vu, avec le soir tombant, qu’elles s’étaient transformées en miroirs.
Je tournai la tête dans la direction de l’homme, assis à quelques tables de la mienne. Il dirigea son regard vers moi. Surprise d’être découverte, je me souviens lui avoir adressé un petit sourire gêné. Le bel homme me répondit par un « bonsoir » discret et charmant. Il n’y avait plus que nous dans le restaurant, arrière saison oblige.
Lorsque le dessert nous fut apporté, je notai avec amusement que nous avions pris la même chose. « Délicieux n’est ce pas ? » me demanda-t-il d’une voie joviale. « Oui, un vrai régal » acquiesçai-je. Il ne faisait plus aucun doute que le gastronome essayait de me charmer. Je laissais faire, intriguée.
Quelques minutes passèrent. Le serveur s’approcha à nouveau sans bruit. Il posa devant moi une coupe de champagne, prit la direction de mon voisin et lui servit la même chose. Le garçon s’éloigna.
Le charmeur leva son verre dans ma direction, j’en fis de même. Je n’allais pas pouvoir résister longtemps à de si surprenantes attentions.
Il se dressa et marcha calmement jusqu’à ma table puis m’adressa la parole « Cela vous dirait-il de finir ce verre, au salon, en ma compagnie ? ». Difficile pour moi de refuser. Nous prîmes donc nos verres et la direction du « lounge room » mais le serveur nous attrapa au vol. « Vous m’en voyez désolé mais en cette saison nous fermons le bar à 21h00 ».
Sans attendre, mon nouvel ami se tourna vers moi et me dit « Je sais que ce n’est pas très convenant de proposer cela à une belle inconnue, mais nous pourrions peut-être finir dans ma chambre ou la votre. En tout bien tout honneur bien sûr ». Il remarqua que ces derniers mots me firent discrètement sourire. Mais définitivement envoûtée par son charme et son raffinement, j’acceptai volontiers. Nous allâmes dans la sienne.
La suite junior offrait espace et raffinement. Il m’offrit de m’asseoir et nous échangeâmes quelques mots. Au fil de la discussion, j’appris qu’il était fabricant de jouets pour adultes, vous savez, je parle de ces petites choses qui aiguisent si bien l’appétit…
Bref. Très intriguée, je lui demandais de m’en dire plus. Mon intérêt soudain pour ces mystérieux joujoux le fit sourire discrètement, mais, sous mes demandes répétées, il se décida finalement à ouvrir la boite de Pandore.
Il posa sur le lit une grande mallette de cuir puis fit cliqueter simultanément les boutons cuivrés des ouvertures. D’un geste, il ouvrit la joue du bagage.
Engoncés dans leurs écrins soyeux, des objets coquins laissaient deviner des formes phalliques et oblongues très attrayantes. L’excitation s’empara de moi. J’essayais vaille que vaille de la contenir, mais en vain. Mon hôte ne manqua pas de s’en apercevoir. J’étais comme prise au piège !
Il sortit avec délicatesse un sextoy de sa pochette. Il me le tendit et commença à réciter ce qui semblait être un argumentaire commercial bien rodé. « Voilà le modèle qui marche le mieux en ce moment, aucune odeur, texture épidermique, un vrai bonheur pour le plaisir solitaire et les jeux érotiques ».
Je pris le phallus en main, les yeux écarquillés. « Magnifique » osai-je d’un ton sincèrement admiratif, « je me laisserais bien tenter ! ».
Je crois que tout à basculé lorsqu’il me glissa avec une pointe d’humour toute teintée d’excitation : « mais vous pouvez l’essayer maintenant si ça vous dit, ils sont tous neufs, propres et prêts à servir ».
A ces mots tentateurs, je fermai fermement les cuisses d’un coup sec. Je sentais un flot brûlant qui s’échappait de mon sexe. Je frôlais l’orgasme.
En essayant à tout prix de garder mon sang-froid, je relevai délicatement la jupe de mon tailleur. Dans un souffle retenu, je pinçai le bord de ma culotte pour la tirer vers mes pieds. Il me regardait intensément. D’un geste rapide, je déchaussai mes hauts talons et je levai la jambe pour ôter mon slip de dentelles.
J’écartai les jambes et ma main équipée se faufila sans détour vers mon entrejambes. J’amenai le jouet à ma vulve en y posant le bout. Il me dévisageait toujours.
Je poussais lentement le phallus en moi. C’était un vrai délice. Je comprenais mieux pourquoi il se vendait si bien ! Je laissai tomber tout mon corps en arrière dans le fauteuil moelleux. Puis je me mis à accélérer le rythme du va-et-vient.
Ma main libre se trempa au contact de mon sexe. De la pulpe de mes doigts, je palpais mon clitoris, le pressais, le tournais. Un plaisir fort et inédit m’envahissait de toutes parts. Je sentais son regard. Il se régalait lui aussi.
Cette idée me fit monter à tout allure, plus vite qu’un cabri fou vers le sommet, puis d’un coup, fulgurant, la jouissance, supernovæ.
Dans un long miaulement, je vidais toute mon énergie au dehors et des spasmes métronomiques resserraient à chaque à-coup le succédané au creux de mon sexe. Je jouissais pleinement devant cet inconnu. C’était fabuleux.
Quelques instant après, le plaisir se diffusa lentement puis disparût. Je me laissais aller, profondément détendue. Lorsque j’ouvris les yeux, il avait toujours le regard posé sur moi et d’un air amusé, me demanda « Ce modèle vous convient-il ? ». Silence.
« Je crois que je vais vous le prendre », lui répondis-je, complice.
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